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Et si on refaisait mai '68, si on redonnait le droit de s'exprimer aux contestataires, si on disait non aux discours feutrés et pudibonds? Et si on allait au Village de la Contestation, au Poche à Bruxelles jusqu'au 2 juin, prix réduit avec Carte PROF.
Le Village de la Contestation (jusqu'au 2 juin). Mais de quoi s'agit-il? Donnons la parole à Olivier Blin directeur du Théâtre de Poche:
"Bruxellois, Bruxelloises, amis belges ou venus d'ailleurs !
C'est avec une grande joie que nous vous invitons à de romantiques saturnales fêtant la piraterie et l’irrévérence en ces temps disgracieux de pudibonderie feutrée, de guerre sociale généralisée et de montée du populisme fasciste européen (et turc) !
Il est temps de souffler un peu entre deux fake news, écrans de publicités commerciales, mails urgents et autre sollicitations numériques péremptoires pour venir déguster une trappiste à la lisière ombragée du Théâtre de Poche en compagnie des trublions qui font de l'espace public un nouveau champ de bataille pour faire entendre leur voix dissidente.
Nous vivons une drôle d'époque : l'élection de Trump à la tête de la première puissance mondiale s'apparente tout bonnement à un gag sorti d'un épisode des Simpsons. Ce pourrait être drôle si ce n'était pas le symptôme d'un dysfonctionnement systémique, qui donne çà et là d'autres aberrations.
Tous les jours, nous assistons, impuissants, à des escroqueries du même type : glyphosate, panama papers, déchets nucléaires, wikileaks, chasse aux chômeurs, etc.
Impuissants, vraiment ?
Parfois, une lueur dans l'obscurité nous fait entrevoir les éclats d'un terrorisme poétique rocambolesque difficilement classable pour nous, communs des mortels, mais qui libère quelque chose de joyeux, arrache un sourire et nous fait dire « Ce n'est pas encore foutu » : un ministre « enfrité », l'irruption dans les bureaux de Monsanto d'une horde d'enragés lançant joyeusement des feuilles mortes au rythme d'un haka, une pub taguée, une tarte à la crème délicatement déposée sur un visage médiatique, des chaises des banques saisies pour rembourser la dette de l'Etat, le petit Jésus de la crèche de la Grand'Place en séjour illégal menotté et emmené au poste, etc.
Ailleurs, un scandale éclaboussant des hommes politiques, des stars, des sociétés-mères, reposant sur le courage d'un homme ou d'une femme, prêt à subir l'ire de la Loi, à être supplicié-e sur la place publique pour avoir osé lever le voile sur des pratiques infamantes.
Nous ne sommes pas impuissants : nous disposons d'armes pour nous défendre, mais cela a un prix. Censure, procès, intimidations, violences physiques,... La dénonciation, même fragile, isolée ou inoffensive, est toujours encore sévèrement réprimée. Si les mots ne tuent pas, la liberté d'expression a un coût pour celui qui l'exerce. Hier, tout le monde est Charlie, aujourd'hui, c'est au conditionnel : oui, mais certaines choses sont sacrées et doivent le rester : le Pape, le Prophète, Johnny. Voilà comment une certaine bien-pensance trace les limites des imaginaires à rebrousse-poil.
Encourageons dès lors la créativité de ces bastions de séditieux, désobéissants et flibustiers désopilants !
Retrouvons-les au Théâtre de Poche, cette zone d'utopie rassemblant, autour de notre complice Le Gloupier, la crème des saboteurs et autres rebelles immodérés qui font du quotidien une fête de la subversion.".