Actualité: Josef Koudelka au Botanique

Actualité parue le 2018-05-11

Lorsque les chars soviétiques envahissent les rues de Prague en mai 68, Josef Koudelka à 30 ans. Il va immortaliser cet événement loin du discours officiel. A découvrir au Botanique à Bruxelles du 14 juin au 12 aout. Prix réduit avec Carte PROF.

A l’occasion des cinquante ans de l’invasion de Prague par les chars soviétiques en 1968, le Botanique accueille cet été une des légendes vivantes de la photographie contemporaine. Josef Koudelka est l’auteur de plusieurs séries aujourd’hui iconiques. Ses tirages noirs, ses cadrages rigoureux et son oeil acéré en ont fait l’un des pères incontestables de la photographie humaniste. Associé à l’Agence Magnum Photos depuis 1971, il a livré avec Invasion Prague 1968, le travail le plus journalistique de sa carrière.

La fulgurante intervention militaire soviétique dans les rues de Prague en 1968, qui a marqué de façon déterminante l’histoire tchèque, s’est muée à travers l’objectif de Koudelka, en un symbole universel de résistance. D’abord publiés anonymement, ces clichés ont depuis fait le tour du monde.

Koudelka a trente ans en 1968. Il vient d’abandonner des études d’ingénieur aéronautique pour se consacrer à la photographie. Jusque là, ses travaux se consacrent en particulier aux théâtres et aux Gitans. Alors qu’il rentre à peine de Roumanie, où il était justement allé les photographier, Prague est prise d’assaut par les forces du pacte de Varsovie. A la fois observateur et participant, il imprime sur sa pellicule des vues des chars dans la ville et la population se dressant contre eux. Si d’autres photographes ont également couvert cet épisode à l’époque, il est le seul à en avoir traduit l’essence avec autant de force et d’intensité.

Mythiques, ses images deviendront rapidement des icônes de la lutte pour la liberté. Sans avoir jamais réalisé de photographie d’actualité auparavant, Koudelka signe en effet ce qui deviendra l’un des classiques du reportage d’après guerre. Remarqué par Elliott Erwitt qui l’introduit dans l’Agence Magnum, son travail est diffusé dans le monde entier et récolte de nombreux prix prestigieux. Il est cependant obligé de garder l’anonymat jusque dans les années 1980, malgré cette reconnaissance internationale, pour préserver la sécurité de sa famille. Les images de l’invasion de Prague paraîtront pour la première fois en Tchécoslovaquie en 1990, sur les pages de l’hebdomadaire Respekt.

Cette exposition est organisée dans le cadre de la Biennale «Summer of Photography».