Actualité: Nouvelles expositions à Ixelles

Actualité parue le 2017-06-12

Quatre nouvelles expositions (dont China to Taiwan) ouvriront leurs portes au Musée d'ixelles ce 15 juin. Passons-les en revue, en signalant qu'elles seront accessibles jusqu'au 15 septembre et que l'entrée sera gratuite avec Carte PROF.

FROM CHINA TO TAÏWAN, Les pionniers de l'abstraction (1955-1985)

À la fin des années 1940, dans un contexte politique tourmenté par la guerre civile suivi de la prise du pouvoir par Mao Zedong, plus d’un million de Chinois quittent le continent pour trouver refuge à Taïwan. Dans ce nouveau monde qui s’ouvre à eux, les artistes découvrent peu à peu l’art abstrait des écoles de New York et de Paris. L’abstraction devient alors, pour eux, un moyen de s’inscrire dans la modernité internationale tout en exprimant leurs racines profondes. Au croisement de l’Orient et l’Occident, ils inventent un art sans équivalence qui conduit à un renouveau de la peinture chinoise du XXe siècle.

ELIE BORGRAVE. L'équilibre des contraires

Cette exposition est la première rétrospective consacrée à cet artiste dont la peinture est entièrement dédiée à l'abstraction. Une quarantaine de tableaux et dessins datés des années 1940 aux années 1990 permettent de découvrir une œuvre singulière et méconnue dans l’histoire de l’abstraction après 1945. Des pièces d’archives et des photographies anciennes montrent l’homme qui se tient derrière l’artiste. Ces documents inédits permettent aussi au visiteur de pénétrer dans l’intimité de l’atelier. L’exposition suit la chronologie de la vie de peintre menée par Borgrave (1905-1992).

OLIVIA HERNAÏZ. Lauréate ArtContest 2016

Laissons l'artiste nous présenter "son" exposition: "

Je m’intéresse à la prégnance des mythes sur lesquels nos sociétés modernes sont construites. Nous passons notre temps à nous raconter des histoires, à parler de choses qui n’existent pas comme les dieux, les lois, la justice, l’argent, les droits de l’homme, la démocratie… Mes propositions questionnent l’efficacité et la légitimité de ces fictions imaginaires que les hommes ont créées afin de pouvoir vivre ensemble.

Avec Make yourself comfortable, j’ai tenté de réveiller l’animal politique qui hibernait en moi, (in)volontairement endormi par des discours politiques trop complexes ou trop simplistes. M’improvisant décoratrice d’intérieur, voire femme au foyer chevronnée, j’ai créé un espace hybride, entre la salle de réunion et le salon familial, à la croisée du politique et du domestique. Des logos empruntés à des organismes politiques et financiers servent de motifs décoratifs aux différents éléments de ce salon. Un clip vidéo, qui tourne inlassablement en boucle, nous vend des lendemains qui (dé)chantent.

À la suite de la crise bancaire et financière de 2008, de nombreuses banques ont mis la clé sous la porte tandis que d’autres ont cherché à redorer leur image. Mais l’argent n’est plus or. Depuis 1971, la course à la virtualisation de l’argent n’a cessé de s’accélérer et le couple État-Marché, père et mère de l’individu aliéné, font inlassablement tourner la planche à billets virtuels pour garder la tête hors de l’eau. Mais l’iceberg est en train de fondre. Et ce n’est pas une formule de style. All about you est une chanson d’amour. Une promesse, un espoir, une relation brisée dont on cherche à rétablir la confiance. Car tout est dans la confiance, la confiance dans la croissance, la confiance dans le futur. La croyance que demain, tout ira mieux qu’aujourd’hui.

Avant, les hommes savaient où était le soleil. Aujourd’hui, ils vivent dans des bulles de lumière. Les forêts leur sont devenues étrangères, dangereuses voire indifférentes. Or, leur survie dépend du bon vouloir de fictions imaginaires comme les États-Unis, la Banque Mondiale, la dette du Sud global, le Fonds Monétaire International, le G-20, l’Union Européenne, Goldman Sachs… The Solar Economy se penche sur la construction de l’idéal capitaliste à travers des publicités de magazines des années 1980. Ces publicités reflètent la course technologique qui alimente le gâteau de la croissance. Mais notre économie est solaire. L’homme qui se prend pour un dieu se brûlera-t-il les ailes ? Entre-temps, nous tournons en rond dans le cercle de la production éternelle. Amen."

Hommage à JEAN COQUELET

Jean Coquelet est né à Bruxelles le 3 janvier 1928. Il fut conservateur du Musée d'Ixelles de 1957 à 1988 et chargé d'exercices à l'ULB (Université Libre de Bruxelles) de 1962 à 1977.

Jean Coquelet a écrit l’un des plus beau chapitre de l’histoire du Musée d’Ixelles. Il a permis d’ancrer résolument le musée dans la modernité et de le propulser parmi les musées incontournables de la scène culturelle nationale.

Historien de l’art au regard aiguisé, il a fait entrer des œuvres majeures de l’histoire de l’art belge et internationale dans les collections du Musée d’Ixelles (L’Heureux donateur de Magritte en 1966, legs de Max Janlet en 1977…) et a organisé de nombreuses expositions d’envergure à la pointe des courants de son époque, réhabilitant des artistes alors encore mésestimés : René Magritte (1959), Léon Spilliaert (1961), Je-Nous (1975), Victor Servranckx (1965), Oscar Jespers (1966), Paul Delvaux (1967), Félicien Rops (1969), Toulouse Lautrec (1973), La Fondation Maeght (1975), La collection Thyssen-Bornemisza (1977), Le Musée Spitzner (1975), Alfons Mucha (1984)…

Il est décédé à Bruxelles le 8 octobre 2015.

Pour les ' expositions, signalons le vernissage gratuit et ouvert au public : mercredi 14 juin, de 18h30 à 21h.