Actualité parue le
Au Botanique à Bruxelles, jusqu'au 5 février William Klein, père de la "street photography". Clichés pris sur le vif, flou assumé et cadrage paraissant approximatif. Tout ceci fait pourtant la spécificité de l'artiste. Prix réduit avec Carte PROF.
Légende vivante de la photographie contemporaine, William Klein est à l’honneur cet hiver au Botanique, pour sa première grande exposition à Bruxelles.Egalement peintre et cinéaste, cet américain exilé à Paris a marqué avec son premier ouvrage, New York, publié en 1956, une profonde révolution dans le monde de la photographie. En rupture totale avec l’idéal d’objectivité photographique défendu alors, William Klein prône au contraire une approche subjective et fragmentaire de la réalité. Les cadrages sauvages, le flou assumé, le grain marqué et les distorsions fondent la spécificité de son langage instinctif et brut. D’abord décrié et considéré comme vulgaire, son style à contre-courant percute et parvient à s’imposer jusque dans le monde de la mode. Il travaille en effet pendant plus de dix ans pour le magazine Vogue qui le soutient depuis ses débuts et dont il s’attache à bousculer le genre. Considéré comme l’un des pères de la street photography, cet outsider a vu nombre de ses clichés élevés au rang d’icônes. On pense à cet enfant brandissant un flingue, à cette jeune femme défiant l’objectif à Moscou ou encore à ces femmes posant dans les bains de Paris. Ces images et bien d’autres ont parcouru le monde entier et inspiré des générations de photographes.
L’exposition présentée au Botanique pose un regard rétrospectif sur son travail, à travers les villes qu’il a immortalisées. Après New York, où il revisite les quartiers de son enfance, succèdent Rome en 1956, aux côtés de Fellini, puis Moscou et Tokyo en 1961, où il capture l’effervescence de la vie moderne. Ainsi que Paris, sa ville d’adoption depuis 1947, chacune de ces villes donne naissance à un ouvrage. Investi dans leurs maquettes éditoriales, il bouleverse là également les pratiques classiques en adoptant un rythme quasi cinématographique dans la succession des images.
Aux clichés noir et blanc contrastés, se mêlent également ses contacts peints, œuvres dans lesquelles il renoue avec sa pratique picturale, initiée dans l’atelier de Fernand Léger dans les années 1950 et où il revisite par le geste et la couleur l’ensemble de son travail photographique.
Photo d’illustration: Moscow Bikini © William Klein 1959 - Courtesy Polka Galerie / Gallery FIFTY ONE, Anvers.